Un jour, Belle était passée à l’école donner des livres à Snow. Cette dernière était en pleine activité création de mangeoire avec les enfants, ça changeait des nichoirs. Pendant que les petits bouts travaillaient à décorer leurs créations, les deux femmes étaient en pleine discussion, elles parlaient des livres pour la lecture à l’hôpital. Quand elles eurent finit de tout planifier, Belle était prête à repartir mais un petit garçon était venu lui tirer sur la jupe. Il s’appelait Roland, il avait quelque chose à lui demander, quelque chose d’important à ses yeux, il voulait un livre. Pour la jeune femme il n’y avait pas de soucis mais il fallait savoir quoi comme livre. Alors le petit garçon lui décrit ce qu’il souhaitait ; pas un de ceux dont on connait tous l’histoire, un inconnu. Il voulait que le livre parle d’aventure, que le héros ait pour quête de sauver son royaume, qu’il y ait pleins de couleurs, pleins d’animaux mais surtout qu’il fasse rêver, qu’à chaque page on découvre un nouveau monde. Belle souriait, ce garçon savait ce qu’il voulait certes ça n’allait pas être simple mais elle ferait tout son possible pour trouver ce livre. Sans le vouloir ce petit bonhomme venait de donner une quête à la jeune femme.

Ce genre d’aventure n’est pas sans embuche, le lendemain, Belle était à la recherche de ce livre dans sa bibliothèque. Elle ne savait pas ce qu’elle cherchait mais elle avait promis à cet enfant de trouver cette histoire. Cela aurait pu être plus simple, s’il n’y avait pas eu quelques embuches, comme un pirate fou qui avait cherché à tuer Belle et donc avait retourné quelques étagères, ou encore pour bien enfoncer le couteau, un tremblement de terre qui avait mis à sac toute la bibliothèque. Dans tous les cas la jeune femme n’avait pas oublié sa quête. Alors qu’elle rangeait des livres, Belle avait tapé dans un livre qui avait fini sous une étagère, non sans peine, elle avait réussi à récupérer le fuyard. La jeune femme ne put que sourire devant une si belle couverture. Dessus était représentée, un lapin et un chat habillés et se tenant debout comme des hommes, ils étaient sur plaine où l’on pouvait voir l’herbe verte voleté et un ciel d’un bleu magnifique qui nous donnait l’impression que les nuages avançaient. Ce livre faisait rêver, rien qu’avec le titre « Shiro et les flammes d’arc en ciel ». Belle le posa dans un coin, se promettant de le lire.

Spoiler:

Après quelques heures, Belle retomba sur ce livre, elle en pouvait plus, elle devait le lire. Alors elle se posa par terre, le dos accolé contre un mur. Au fil des pages, la jeune femme souriait, les personnages étaient des animaux et des bêtes imaginaires, les héros étaient ce petit lapin et ce chat sur la couverture, ils devaient sauver leur pays des ténèbres en trouvant des lumières d’arc en ciel, et pour cela ils devaient voyager à travers plusieurs pays. Cette histoire était remplie de couleurs et de vie, Belle avait trouvé. Sa quête était finie, sous ses yeux elle avait le livre du petit garçon. Elle devait le trouver et tout de suite, elle ne pouvait pas attendre. Alors elle appela Snow pour lui demander où elle pouvait trouver l’enfant. Il habitait dans une maison aux abords de la forêt avec son père qui se dénommait Robin de Locksley. Belle était tellement surexcitée qu’elle ne fit aucun rapprochement avec une vielle histoire.

Livre en main, Belle avait suivi les indications de Snow pour trouver la maison du jeune Roland. Après une demie heure de marche, elle était devant, elle avait le précieux objet contre elle, en aucun cas elle devait le perdre. La jeune femme n’en pouvait plus, elle avait tellement hâte de montrer sa trouvaille, qu’elle se mit à appuyer sur la sonnette de la maison comme une forcené. Belle allait passer pour une folle.

Je me dépêchais. J'allais être en retard pour la sortie de l'école. Je coupais à travers les bois et arrivais devant le portail alors que la sonnerie résonnait. Les enfants ne tardèrent pas à sortir en courant comme s'ils devaient s'éloigner le plus rapidement de ce bâtiment. Mon fils me sautait dans les bras avec une mangeoire pour les oiseaux. Ca changeait des nichoirs... Il fallait vraiment que Snow se renouvelle ! Je n'allais plus avoir assez d'arbres pour les installer !

Roland était monté sur la chaise à côté de moi et tournais avec ardeur la cuillère dans la pâte à gâteau. Ce soir nous nous faisions un petit plaisir tous les deux. Nous allions manger un gâteau au chocolat et regarder certainement un dessin animé ou quelque chose du genre. La cuisine était un véritable dépotoirs. Il y avait de la farine partout et de la pâte sur les chaises et la fenêtre, je ne parlais même pas du chocolat. Mais ce n'était pas le plus important. J'attrapais d'ailleurs un peu de cette poudre blanche pour la faire tomber sur la tête de mon fils qui se protégea en riant. J'adore ces moments passés avec lui. Il était la personne la plus importante à mes yeux, j'étais capable de tout et n'importe quoi pour cette petite bouille. Il me parlait d'un livre. Apparemment il avait demandé à la dame de lui trouver. Roland adorait les histoires. Je lui en racontais une quasiment tous les soirs depuis que nous étions à Storybrooke. Un espèce de petit rituel. Bref, il ne restait qu'une petite chose à faire : mettre le tout au four. Je le portais pour le descendre de la chaise et il couru jusqu'au four. Quelques minutes plus tard, c'était terminé. Enfin il ne restait que le ménage, sauf que cette chère petite tête blonde disparut immédiatement dans les escaliers pour jouer dans sa chambre. Je soupirais et attrapais le balai. Ça c'était la partie la moins drôle.

Je me laissais tomber dans le canapé, prenant le temps de respirer quelques secondes. J'étais épuisé par cette journée. Le refuge était plein en ce moment. J'avais de quoi m'occuper. La bonne odeur du gâteau se répandait dans la maison. Cette fois, j'allais faire un effort pour ne pas le faire brûler... J'allais vraiment essayer ! Je m'étirais lorsque l'on sonna à la porte. Ca avait l'air d'être important au vu du nombre incroyable de coup de sonnette. D'autant que j'habitais en dehors de la ville et qu'il était assez rare que les gens se déplacent pour une simple visite de courtoisie. J'ouvrais la porte et tombais sur la jeune bibliothécaire.  « Euh bonsoir... » J'étais surpris de la voir. Et puis il y eut le petit déclic :  « laissez moi deviner... Le livre dont je ne cesse d'entendre parler depuis près d'une heure ? » Demandais-je en désignant le livre qu'elle avait entre les mains.

Belle était là, à attendre devant la porte, elle était excitée et en même très anxieuse. Elle pouvait très bien s’être trompée de maison ou être passée pour une cinglée vu comment elle avait sonné à la porte. Tout ce qu’elle voulait c’était voir Roland et lui donner le livre car oui elle avait besoin de le voir. Belle voulait savoir si c’était bien ce que voulait le petit garçon car pour elle c’était le bon livre mais peut-être que lui attendait quelque chose de bien plus particulier. Elle ne devait pas douter et s’accrocher à ses convictions mais de temps en temps sa confiance en elle lui faisait défaut.

Des pas se faisaient entendre, au moins il y avait quelqu’un après la personne en question pouvait très ouvrir la porte et engueuler Belle pour son amabilité avec la sonnette. La jeune femme bloqua un peu plus le livre contre elle, elle ne savait pas sur qui elle allait tomber et elle ne voulait surtout pas qu’on lui chaparde le livre de Roland. Il avait survécu à tellement de chose, la malédiction, à un pirate et un tremblement de terre, que cette histoire avait besoin d’une retraite bien mérité dans les bras d’un petit garçon. Belle devait à tout prix se faire soigner, les livres commençaient à devenir bien plus importants que n’importe qui… Peut-être pas à ce point-là mais presque.

La porte s’ouvrit, Belle avait retenu sa respiration, alors Roland ou pas Roland, gentil ou méchant, vieux ou jeune, aller tuer la jeune femme ou pas ? Tellement de questions dont les réponses pouvaient être variés mais en aucun cas Belle aurait cru tomber sur un tel homme. Plutôt charismatique, très charmant même et pas du tout désagréable de visage, juste étonné, en même temps, elle ne savait même pas l’heure qu’il était. Par contre quelque chose perturba la jeune femme, elle était sur de l’avoir déjà rencontrée quelque part. Le mémoire de Belle lui faisait plutôt défauts depuis quelques temps. Entre sa vie avant chez Rumple, après, son enfermement chez Régina où elle avait imaginé toute une histoire pour ne pas devenir folle et aujourd’hui, elle ne savait plus où donner de la tête. Dans tous les cas, Belle était de plus en plus rassurée, Roland avait parlé du livre à son père. Elle se permit enfin à sourire radieusement.

« Bonsoir, oui c’est tout à fait ça ! » Belle leva le livre comme une victorieuse, comme Arthur avec le Saint Graal. Elle se ravisa quelques secondes, elle était quand même venue à la porte de cette famille sans prévenir. Puis ce n’était qu’un livre et pour certaines personnes ça auraient pu attendre ce genre de chose. « Je suis désolée pour le dérangement mais je ne pouvais pas attendre. Roland m’a fait une telle description que…  » Belle se mordit les lèvres, elle était un peu honteuse mais en même temps c’était tellement vraie. «… que je l’ai pris pour une quête… » La jeune femme tendit le livre à l’homme en face d’elle, Roland était un petit garçon, son père devait au moins pouvoir voir ce que Belle apportait à son petit bout.

Le bruit de la sonnette me fit sursauter. Personne ne venait ici sans que ce soit réellement important… Au vu de la journée que je venais de passer, j’espérais que ça ne soit qu’une simple visite de courtoisie ! J’ouvrais la porte et découvrais une jeune femme dont le visage ne m’était pas inconnue : La bibliothécaire de la ville. Celle-ci semblait retenir son souffle, je plissais les yeux avant de comprendre que ce n’était pas moi qu’elle était venue voir mais un garçon bien plus jeune. Je l’accueillais d’un grand sourire. Ce n’était pas notre première rencontre. Je me souvenais parfaitement son visage, de la douceur de sa voix ainsi que dans ses gestes. Sans elle, ma vie se serait arrêtée il y a bien longtemps et jamais elle n’aurait eu l’occasion de déposer un livre à Roland. J’étais prêt à tout pour sauver Marianne, quitte à défier le Dark one en personne. Mais je n’étais pas si bon voleur que je l’espérais. Si j’avais tiré une seule leçon de cette expérience, c’était qu’il ne fallait pas défier la magie. J’y mettais un point d’honneur. Je passais quelques secondes à l’observer mais elle ne semblait pas me reconnaître. Ce n’était pas étonnant après tout. Si elle avait marqué ma vie en la sauvant, je n’en avais pas fais autant.

Je souriais amusé lorsqu’elle leva le livre comme le plus précieux des butins. « Vous êtes … Rapide. » Je n’avais jamais entendu parler d’un livre avant le retour de l’école et voilà qu’elle l’avait entre les mains. On pouvait appeler cela de l’efficacité pure. Elle s’excusait du dérangement. « Ma porte vous est toujours ouverte… Même si vous venez de me condamner à un véritable supplice… Le faire attendre jusqu’à demain pour l’histoire. » Je prenais le livre entre mes mains et regardais négligemment quelques pages. Lire n’avait jamais vraiment été l’un de mes passe-temps favoris. J’étais beaucoup trop vivace pour rester assis plus de quelques minutes d’affilées. Mon sourire se fit un peu plus moqueur. « Si vous cherchez des quêtes de ce genre, vous tombez au bon endroit. Je croyais lui avoir lu tous les livres possibles et inimaginables. » Roland n’avait jamais été du genre capricieux pour le coucher, car il s’agissait du moment de l’histoire. Marianne avait initié ce rituel que je continuais envers et contre tout. Je me poussais. « Laissez moi vous offrir quelque chose… Après une telle quête. Et vous lui donnerez… En personne. » Je lui tendais à nouveau le livre.

N’attendant pas la réponse de la jeune femme, comme s’il n’était pas envisageable qu’elle refuse, je rentrais et appelais Roland. Avant d’être rappelé à l’ordre par l’odeur du gâteau. Je courrais comme un fou dans la cuisine. Le four fumait. « Non non non …. Non. » Je soupirais en sortant le moule du four. Bon cette fois c’était mangeable... Si on enlevait la petite couche de brûlé.  On faisait des progrès… « C’est déjà mieux que d’habitude… » Roland arriva tout courant, sautillant partout après avoir aperçu le livre. Je le rappelais à l’ordre. « Qu’est-ce que l’on dit ?! » Il se jetait dans les bras de la jeune femme. C’était tellement bon de le voir aussi heureux.