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| Sujet: Mrs Samovar + Le thé est servi ! Jeu 24 Déc - 16:03 | |
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Marie Jeanne Samovar Bonjour tout le monde. Je m'appelle Samovar Marie. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais il fut un temps où l'on m'appelait Mrs Samovar comme dans la Belle et la Bête. Sinon j'ai 53 ans et je vis à Storybrook. En savoir plus sur ma vie ? Eh bien je peux vous dire que je suis veuve et que je suis également gérante d'un petit salon de thé éclipsé par le Granny's Diner. On me dit souvent que je ressemble à Julie Walters mais ce n'est qu'une question de point de vue. Oh j'allais oublier, je prends je crédites : Avatar de moi, gif provenant de Tumblr.Marie Samovar étant une personne atteinte de dédoublement de personnalité, il est bon de savoir que son caractère prédominant n'était qu'étouffé à l'époque de Marie Dalmais - ou qu'il était moindre. Son dédoublement de personnalité a commencé après le décès de son premier enfant. Marie était de nature une personne renfermée, peu bavarde, et très rêveuse. Pendant un temps, elle s'est complètement coupée du monde, et pensait vraiment être la pestiférée du village. Mais, elle a fini par quitter le manoir des Danton pour s'exiler dans un autre village et s'adonner à la pâtisserie (c'est à partir de ce moment-là que Marie Samovar s'est éveillée et pensait être au service de la famille Gold - chose qu'elle avait inventé de toutes pièces). L'instinct maternel, la générosité et la gentillesse ont fini par exploser au grand jour pour faire d'elle ce qu'elle est à présent. Mais, au delà de ces traits positifs, elle reste une femme fragile, marquée par les deux autres décès de ses enfants (elle a bien été enceinte deux fois par la suite, mais pas avec un serviteur nommé Jacques, mais avec un paysan nommé Tristan et un autre paysan nommé Frédéric), et révoltée contre une justice qu'elle trouve inégale. Elle masque son manque de confiance en elle par sa générosité. Elle est toujours prête à aider les autres. Marie Dalmais, en revanche, est une personne plus secrète. Renfermée, peu bavarde, et très rêveuse, comme dit dans le paragraphe ci-dessus. Elle rêve de trouver le grand amour, de s'émanciper de sa famille, de fonder sa propre famille. Elle rêve de briller, de s'envoler vers d'autres horizons, d'être heureuse, tout simplement. Malgré ces trois petits défauts, elle est aussi une personne méticuleuse, ordonnée et souriante. - Code:
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SAMOVAR Marie [color=firebrick]○[/color] Mrs Samovar - Code:
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[color=firebrick]°•.[/color] Mrs Samovar La fêlure
Dans un petit village de l'est de la France, Georges Dalmais, paysan de son état, s'échinait à faire rentrer ses bêtes dans les étables. Nuit et jour, il se tuait à la tâche, disant à qui voulait l'entendre qu'il n'y avait que ses vaches, ses moutons et ses champs de céréales qui brisaient sa routine quotidienne. De toute façon, les travaux féminins ne l'intéressaient guère. Sa femme, Constance, ronde comme une baleine, l'envoyait aux quatre coins du village lui acheter de temps à autre un paquet de farine, quelques pommes ou une livre de beurre. A chaque fois, Georges soupirait mais s'exécutait. Il aimait sa femme mais était incapable de le lui dire convenablement. Pourtant, arriva ce qui devait arriver. Un jour, un bébé tout rose et tout joufflu vint fêler sa routine agricole. Sa femme, heureuse comme jamais, l'envoyait sans cesse aux quatre coins du village, chercher tantôt le médecin, tantôt des linges neufs pour l'enfant. Cette histoire se répéta au moins six fois avant que Georges ne se fende d'un sourire. Enfin son souhait d'avoir un garçon s'était exaucé ! La relève des Dalmais était assurée et, il devait se l'avouer, il aurait enfin un descendant pour reprendre l'entreprise qu'il avait bâtie.
Marie Jeanne Isabelle est la cinquième des six filles du couple. Autant dire qu'elle a supporté sans broncher les accusations de ses grandes sœurs et qu'elle a couvé sans s'en rendre compte ses petits frère et sœur. Elle cherchait sans cesse à côtoyer les plus grandes, et jouer avec les plus petits. C'était une petite vive, pleine d'entrain et de curiosité. On lui reprochait souvent cette dernière qualité – ou bien est-ce un défaut ? Mais la gamine s'en moquait bien. Ce qui l'intéressait, c'étaient ces travaux de couture et de broderie, qui lui permettaient toujours de revenir sur terre lorsqu'elle perdait pied. Mais par dessus tout, Marie était une jeune enfant qui adorait cuisiner. Faire plaisir à autrui était sa priorité première. Elle n'aimait guère décevoir les autres, encore moins sa famille. Elle était persuadée que, si elle arrivait à leur faire plaisir, peut-être qu'on la complimenterait, qu'on la remarquerait. Elle vivait dans l'angoisse constante de n'être que l'ombre des cinq premières. Une enfance tout en transparence, un monde bruyant entrant en collision avec un monde de silence. Marie n'était pas de ces enfants bavards, qui se vantent d'exploits inexistants juste pour briller aux yeux des adultes. Oh non. Ces personnes-là, elle ne les supporte pas. Marie, c'était cette gamine qui se refermait comme une coquille quand on la voyait sur les lieux d'un quelconque crime commis par quelqu'un d'autre. Cette enfant qui préférait s'inventer des histoires dans sa tête, qui préférait la compagnie des personnages qu'elle créait plutôt que celles des enfants de son âge. Elle avait rapidement compris que son silence était plus sécuritaire que les beaux mots que sa mère lui disait. Va jouer avec les autres, ils ne vont pas te manger ! Non, ils n'allaient pas la manger, mais ils avaient vu en elle une petite bête fragile, un mouton noir parmi un troupeau de blancs. Personne ne comprenait son silence, personne ne comprenait son retrait volontaire. Mais elle se plaisait comme ça. Des mots muets qui venaient bourdonner à ses oreilles, comme un doux chant de printemps. On s'évertuait à voir la gamine comme étant une enfant malade, la ratée de service, mais personne ne voyait les efforts qu'elle déployait pour prouver le contraire. Ses petites attentions étaient noyées par la nécessité que ses grandes sœurs avaient de se démarquer. Le soleil éclipsé par la lune. C'était la pestiférée du village et personne n'osait l'approcher.
Le colmatage
Malgré une enfance en filigrane, Marie devait s'estimer heureuse. On lui avait laissé la chance de vivre et on continuait à s'occuper d'elle, même si elle en avait attendu plus. Ses parents, et les anciens du village, avaient fini par penser qu'elle finirait par mourir vierge, et célibataire. Cela ne fit qu'accroître sa réputation de femme à ne pas côtoyer. Cependant, outre ce passé qui lui est encore douloureux lorsqu'elle y repense, Marie est une personne assez secrète dans le fond. Lorsqu'elle fit la rencontre de Louis de Montalivet-Danton, un petit aristocrate local, elle préféra vivre heureuse avec ses sentiments que de partager son ressenti avec sa famille, et plus particulièrement sa mère qui, bien que voyant sa fille mourir seule, désirait ardemment la voir casée. L'adolescente qu'elle était alors commença à manquer les devoirs familiaux. Cela ne l'intéressait guère plus de vouloir rester avec ses sœurs, écouter leurs ragots et faire face à leur envie grandissante d'épouser un prince ou un quelconque bourgeois dont le portefeuille n'a d'égal que leur réputation. Plus elles essayaient et plus elles se cassaient les dents. Marie s'estimait heureuse d'avoir trouvé l'homme de ses rêves les plus secrets sans avoir eu à le chercher ou à le séduire de façon outrageuse, comme ses sœurs pouvaient bien le faire. Alors, fréquemment, elle se rendait chez lui, sans se faire voire. Les parents de Louis se doutaient que leur fils voyait une pauvre roturière, mais jamais ils n'avaient eu confirmation de cela. Si cela s'était su, ils n'auraient jamais approuvé. Elle ternirait le nom des Montalivet-Danton et tirerait leur fils dans des profondeurs abyssales. Seule la cuisinière que l'on surnommait Madame Tarte était au courant de leur idylle naissante. Mais les jeunes tourtereaux pouvaient compter sur sa discrétion. Louis et Marie se retrouvaient donc pour prendre le thé et manger quelques parts de tartes aux pommes que la cuisinière faisaient à leur intention. Ils prirent pleinement conscience de leur amour lorsque les parents de Louis se rendirent compte que leur fils fréquentait réellement une paysanne et qu'ils tentèrent de les séparer. Cela fut une déchirure de plus, tant pour le jeune homme que pour l'adolescente. Mais ils s'étaient promis que, quand Marie aurait atteint l'âge honorable de seize ans, ils se marieraient.
Bien des mois plus tard, malgré leur amour mise à rude épreuve, les deux jeunes gens avaient commencé à penser que jamais plus ils ne se reverraient. Pourtant, un beau matin, Louis s'était montré sur le seuil de la chaumière des Dalmais, avec la ferme intention d'épouser Marie. Les parents de cette dernière, ne connaissant pas le garçon, émirent quelques réserves quant à cette union. Et s'il falsifiait son titre ? Et si c'était un psychopathe pervers qui voulait profiter de leur fille ? Tant de questions, si peu de réponses. Ils ont tout de même fini par constater qu'ils avaient en face d'eux un garçon de bonne famille, qui pourrait redorer un tant soit peu le nom des Dalmais. Les parents de Louis avaient fini par se faire une raison : leur fils serait heureux qu'avec elle. Marie n'était toujours pas la bienvenue au manoir – tout du moins, moins ils la croisaient, mieux ils se portaient. Les noces furent célébrées un jeudi et de courtes festivités s'ensuivirent.
C'était le début de la dynastie Dalmais-Danton. Mais c'en était aussi la fin.
Les brisures
La première brisure De Marie, il ne restait plus rien. Juste une ombre rampant le long des murs, se morfondant dans l'obscurité des recoins les plus poussiéreux. Une ombre qui dansait au gré des flammes gelées de la cheminée, au gré des tempêtes de vent qui ébranlait les fenêtres du manoir et cette jeune femme devenue si fragile en l'espace de quelques secondes. Elle essayait de tenir bon, mais son mari voyait bien l'épuisement qui l'accablait. Parfois, il la surprenait à pleurer, son regard perdu dans le vide, l'esprit ailleurs. Et ça le rongeait d'être aussi impuissant face à sa détresse. Mais lui aussi était ravagé par le chagrin et à maintes reprises, il était à deux doigts de fléchir. Il avait failli tomber, goûter à la lame d'un adversaire mais à chaque fois, il se relevait, persuadé qu'il pourrait surmonter ce fléau. Mieux se relever pour mieux tomber. Et vint un jour où la déchéance eut raison de lui. La dynastie Dalmais-Danton s'était écroulée. L'alcool était devenu pour lui un refuge qu'il fréquentait plus que de raison. Il n'était pas rare de le voir ivre de bonne heure le matin. Il se saoulait tout le temps pour mieux se noyer dans les larmes de sa femme. Sa présence lui était devenue douloureuse et, malgré leurs multiples tentatives de recoller les morceaux et de pallier à cet enfant mort-né, il n'avait guère réussi à trouver le bonheur qu'il avait tant idolâtré durant sa jeunesse. La flamme de la passion éprouvée au premier jour s'était définitivement éteinte. Des braises étouffées par les cendres. Louis était devenu le pestiféré du village, l'opprobre de sa famille. Un bateau échoué qui ne pouvait plus être sauvé. Marie, ne pouvant supporter cette ambiance dans laquelle elle se noyait – et qu'elle avait imposé bien contre son gré – avait préféré s'en aller, un soir, alors qu'il cuvait tranquillement au coin du feu, des cadavres de petites bouteilles autour de lui. Il mourut d'une cirrhose, quelques années plus tard, dans l'indifférence la plus totale. Son cercueil fraîchement recouvert ne récolta que quelques fleurs, derniers vestiges de sa famille encore vivante. Marie s'était tenue dans l'ombre, à l'écart, une petite valise en cuir à ses pieds. L'instant d'après, elle était à bord d'une carriole qui l'emmenait loin, très loin, de cette vie cousue de douleurs. Pourtant, sans qu'elle ne s'en rende compte, l'ombre de ce fils qui jamais ne naîtra s'était insidieusement infiltré en elle et prenait un malin plaisir à se rappeler à son bon souvenir dans ces moments où elle semblait reprendre le dessus. Elle ignorait encore qu'à cette époque naissait en elle une petite lumière qu'un avenir sombre étoufferait sans aucune pitié. Cet enfant, elle l'aurait appelé Zacharie.
La deuxième brisure Marie était entrée au service d'une famille plutôt fortunée. Elle n'avait jamais pensé en arriver là, elle, pauvre fille de paysan qui avait accédé subitement à une richesse incroyable pour tout perdre en un claquement de doigts ! Elle s'était sentie chanceuse de la seconde chance qu'on lui offrait – bien que dans cette histoire, elle n'occupât pas le premier rôle. Cela lui plaisait d'occuper ainsi une composition de second plan. C'était comme un retour à la case départ, sans tous les inconvénients qu'il y avait. Une échappatoire bienvenue après toutes les déconvenues subies auparavant. Il y avait, au sein du personnel de cette famille, un serviteur, au sourire agréable et au fort charisme. Il avait un tel effet sur les dames – même celles de la cour – qu'elles se sentaient toutes devenir toute chose lorsqu'il passait par là. Marie n'était bien évidemment pas insensible à ces yeux qui riaient et aux petites attentions innocentes qu'il avait à l'égard d'autrui. Cet homme était une personne au demeurant fort généreuse et pleine de bonté d'âme. Contrairement aux autres, Marie était l'une des rares personnes à ne rien tenter envers cet homme. Elle restait dans son coin, à rapiécer quelques vêtements ou à faire un brin de ménage. La plupart du temps, elle était confinée à la cuisine, faisant de la pâtisserie et du thé ses spécialités. Elle excellait dans ces arts, et il était fréquent qu'on vienne la quérir, de jour comme de nuit, pour combler une petite fringale quelconque. Elle ne s'était pas rendue compte que cet homme, Jacques, était ce qu'elle avait toujours voulu. Une copie plus édulcorée et en apparence plus propre et vivante que feu son mari. Elle avait échangé avec Jacques moult sourires innocents, maints sourires sincères. Au fond d'elle, elle lui succombait. Et vint le jour où les amours éperdus des jeunes gens se rencontrèrent. Marie s'était retrouvée seule à faire une tâche qui nécessitait une force qu'elle n'avait pas. Jacques, passant par là à ce moment, était venu l'aider. Le cliché imposé par le commun des mortels veut que la jeune femme rencontre une difficulté dans sa tâche et qu'un noble chevalier sur son blanc destrier – enfin ici, c'est plutôt le serviteur dans ses habits grisâtres – lui vienne en aide. Les mains se sont frôlés, les yeux se sont allumés. La fièvre avait commencé à monter en chacun d'eux. Et ils se sont perdus dans les bras l'un de l'autre. Quelques mois plus tard, leur idylle était toujours aussi forte qu'au premier jour, toujours aussi légère aussi. Ils ne se prenaient pas la tête pour des futilités. Ils préféraient vivre au jour le jour. Il avait été question il fut un temps de se marier, mais Marie avait refusé cette éventualité. Un engagement comme ça lui faisait peur, depuis l'échec de son mariage avec Louis. Pourtant, lorsqu'elle découvrit sa grossesse, elle s'était mise à paniquer. Que dirait l'Église si elle venait à avoir un enfant hors mariage ? Est-ce que seulement l'Église autorise le remariage en cas de veuvage ? Ces questions l'avaient frappé soudainement. Tout comme la perte de ce second enfant. Elle en était à cinq mois de gestation, et avait l'intime conviction qu'elle attendait une fille. Irène. Sa fille Irène, qui désormais, a rejoint son grand-frère Zacharie. Ce coup de poignard ébranla la jeune femme qui voyait d'année en année s'amenuiser son désir de fonder une famille. Elle pensait que Jacques la délaisserait, qu'il irait compter fleurette ailleurs, mais il était resté à ses côtés. La famille qu'elle servait lui avait octroyé un peu de temps pour s'en remettre – mais pas trop tout de même, elle n'est pas ici pour bayer aux corneilles. Un coup dur dont elle se relèvera plus vite que la fois précédente.
La troisième brisure Quelques années plus tard, Marie se sentait plus sereine quant à son avenir. Les problèmes s'étaient amoncelés à ses pieds, mais elle avait su les régler comme il se devait. Elle avait fini par accepter d'épouser Jacques, et avait même obtenu une sorte de promotion au sein du personnel de la famille. Elle n'était plus cette ombre dans un coin, à rapiécer des vêtements, faire un brin de ménage, ou quelques pâtisseries et thés. Elle était en charge de la supervision de la cuisine. Elle enseignait à des adolescents à faire des tartes qui en feraient saliver plus d'un, à faire des thés d'une qualité exceptionnelle. Marie avait alors trente ans et sentait qu'elle était en plein épanouissement. Elle se sentait bien car pour une fois, les ombres de ces enfants perdus ne lui rôdaient pas autour. Elle se sentait délesté d'un poids. Désormais, elle était prête pour se reconstruire. Le moment était venu de briller. C'est ainsi qu'à l'âge honorable de trente et un ans, Pauline vint au monde. Une petite fille joufflue aux yeux sombres mais souriants et dont les petits boucles brunes lui donnaient un air doux et innocents. La petite fille vit ses un an arriver et pour une fois, Marie était optimiste quant à sa famille. La coqueluche prit la petite fille à l'âge de un an et demi. En l'espace de quelques jours, faute de pouvoir accéder à des soins médicaux de qualité et faute d'avoir cerné la maladie aussi, Pauline décéda. A la suite de ça, Marie s'était mise à penser que le bon Dieu ne voulait pas qu'elle soit heureuse, qu'Il ne voulait pas qu'elle ait sa propre famille. Peut-être qu'Il lui réservait un autre destin ? Mais elle commençait à lui en vouloir. Pourquoi le sort s'acharnait-il sur elle ? La première fois, encore, ça pouvait passer – quand bien même cela restait son propre enfant – mais la seconde fois ? Et la troisième fois ? Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ? Était-ce sa faute ? Probablement… Trois grossesses, trois décès. Marie prit alors la décision de s'éloigner de Jacques. Ce dernier accusa le coup mais, n'étant pas de nature rancunière, accepta malgré tout la décision. Il se perdit dans d'autres lits, et fonda une famille avec une jeune femme fraîchement sortie de l'adolescence. Marie avait demandé à l'Église d'annuler le mariage, mais sa requête avait été refusée pour quelques obscurs motifs.
Zacharie. Irène. Pauline. ZIP.
La transformation
Il lui avait fallu du temps pour s'en remettre. Cela fut long mais elle avait fini par se faire une idée : si elle ne pouvait avoir une famille bien à elle, alors elle en aurait une par procuration. Elle avait développé un instinct maternel si puissant que les enfants des autres serviteurs venaient d'eux-même vers elle. Elle était celle qui arrivait à panser les maux, à calmer les cauchemars, à apaiser les craintes. A tel point qu'elle eut rapidement la réputation d'être une mère pour beaucoup. Outre le fait de la voir sans cesse avec un enfant collé aux basques, Marie était inséparable de son samovar. Dès qu'elle quittait le château pour quelques courses de plusieurs jours, elle l'emmenait avec elle. Dans sa petite chambre, elle en avait plus d'une dizaine, tous différents les uns des autres, tant dans la matière que dans la décoration ou encore les formes. Elle affectionnait ces formes rondes qui rappelaient celles d'une femme enceinte – d'une mère – , les traits délicats qui les distinguaient les unes des autres, les petits dessins fins qui s'emparaient de ceux en porcelaine. Ces derniers étaient purement décoratifs, et beaucoup n'y voyaient aucun intérêt, mais Marie ne pouvait se résoudre à en laisser un de côté. Dès qu'elle voyait un samovar, une pulsion montait en elle. Il fallait qu'elle l'achète, qu'elle le possède. Un bon matin, alors qu'elle s'en retournait dans sa chambre se reposer après le petit déjeuner de la famille, elle trouva sur son lit un petit paquet en kraft. Dedans, il y avait un collier, avec un petit samovar. Aucune note n'accompagnait ce cadeau. Jamais elle ne découvrit l'identité réelle de celui ou celle qui lui avait fait ce présent, mais toujours elle le portait au cou, caché sous sa robe, comme un trésor que l'on chérit et que l'on désire cacher, par peur de vol. Son surnom était ancré dans les têtes des autres, et au fil des années, au fur et à mesure des départs des serviteurs vers d'autres horizons, les nouveaux ne retenaient d'elle que Mrs Samovar. Marie était morte. Mais son désir de famille qu'elle pensait disparu, avait soudainement refait surface lorsqu'un jour, elle s'en était allée au marché, acheter de quoi faire des gâteaux et de quoi faire du thé. Il y avait là un enfant, un jeune garçon, si petit, si frêle, si apeuré par ce monde si grand. Personne ne semblait faire attention à lui. Un si jeune enfant ! Quel âge pouvait-il bien avoir ? Trois, quatre ans tout au plus, et déjà à la rue, mendiant une pomme ou un quignon de pain. Et où étaient ses parents ? Avait-il seulement une famille ? Les jours se succédant, à chaque fois qu'elle retournait au marché, l'enfant était là et l'implorait de ses grands yeux tristes. C'est ainsi que le petit garçon entra dans sa vie. Il avait en lui toutes les douleurs qu'elle avait pu subir, tous ces enfants qu'elle n'avait jamais vraiment pu avoir. Elle l'avait appelé Zip. Un nom sordide et elle espérait qu'il survivra au destin, qui avait été fatal pour ses trois enfants.
Cela faisait années qu'elle servait la même famille, une famille que les paysans surnommaient « Famille en Or » - les Gold. Non pas parce qu'ils étalaient leurs richesses aux yeux de tous, mais parce qu'il se dégageait d'eux un sentiment de profonde générosité, une clémence indéniable. Enfin, c'était avant que la famille ne décède dans d'étranges circonstances et que le fils, le seul survivant, ne soit accusé de l'avoir assassiné. La plupart des serviteurs prirent leurs jambes à leur cou et s'en allèrent rapidement, mais une poignée restât malgré tout afin de venir en aide au jeune maître. Mrs Samovar était persuadé que cet homme n'était pas mauvais dans le fond et faisait son possible pour qu'il remonte la pente. Elle le voyait glisser petit à petit dans ce gouffre, elle le voyait se métamorphoser sous ses yeux, mais ses tentatives restèrent vaines. Elle souffrait de le voir ainsi en proie à des démons invisibles à ses yeux.
L'autre
« Qu'est-ce que je fais ici ? » « Marie Samovar, est-ce bien votre nom ? » « Non. Je m'appelle Marie Dalmais. » « Marie Dalmais… Savez-vous où vous vous trouvez, Marie ? » « Dans un hôpital ? C'est pas beaucoup décoré et ça sent l'antiseptique... » « Savez-vous pourquoi vous êtes ici ? » « Je n'ai aucun souvenir d'être venue ici… Oh vous buvez du thé ? » « Vous parlez de la tasse sur mon bureau avec le sachet dedans ? » « Le thé, ça a tellement d'effets bénéfiques sur la santé… Mais je ne sais pas lesquels, par contre... » « Vous aimez donc le thé ? » « Oh non, je n'en suis pas spécialement attachée. Je préfère le café, et de loin. Mais parfois, j'ai l'impression de me réveiller d'un drôle de rêve, dans l'arrière boutique d'un salon de thé, avec une tasse de thé entre les mains – tasse à moitié vide. » « D'après ce que j'ai cru comprendre, cela vous arrive assez fréquemment. Vos employés ne comprennent pas que, quand vous vous « réveillez de ce drôle de rêve », vous vous en allez subitement du salon de thé. Où allez-vous quand vous partez ? » « Quand je pars d'où ? » « Qui êtes-vous, madame ? » « Marie Samovar. Pourquoi cette question ? » « Re-bonjour, Marie. Vous savez où vous êtes ? » « Dans votre bureau ? Mais à en juger par votre tenue, je dirais que vous êtes médecin. Donc, dans un cabinet de médecin. Ou un hôpital. » « Les deux sont corrects. Et savez-vous ce que vous faites ici ? » « Mes employés se plaignent d'actes dont je n'ai aucun souvenir. Apparemment, il me serait arrivé à plusieurs reprises de partir précipitamment du salon de thé, complètement paniqué, selon leurs dires. » « Et il m'a été rapporté que durant ces actes, vous prétendez ne pas aimer le thé... » « C'est complètement ridicule ! Jamais je ne pourrais prétendre une chose pareille ! Je serais bien idiote d'être à la tête d'un petit salon de thé et prétendre que le thé, c'est juste repoussant. » « Selon un premier diagnostic, il semblerait que vous soyez atteinte d'un TDI – Trouble Dissociatif de l'Identité. Auparavant, les TDI étaient plus connus sous le nom de dédoublement de la personnalité. Vous seriez donc « habitée » par plusieurs personnalités, au premier abord si semblables, mais dans le fond si différentes. » « C'est absurde ! Je serais au courant si j'avais quelqu'un d'autre dans ma tête, vous ne croyez pas ? » « Avez-vous subi quelconque violence durant votre enfance, subi des attouchements sexuels ? » « Êtes-vous en train d'insinuer que j'ai été violentée par mes parents ? Touchée, violée par eux ? Mais qu'est-ce qui ne va pas chez vous ? » « Vous rappelez-vous d'un quelconque événement qui pourrait expliquer votre dédoublement de personnalité ? » « Mais puisque je vous dis que je n'ai aucun dédoublement de personnalité ! » « Si vous le dites, Marie, si vous le dites... » Je me présente, je m'appelle Adélaïde mais on me connait plutôt sous le nom de Alinoé et je suis âgé(e) de 23/24 ans. J'ai trouvé ce forum sur grâce à mon parrain qui déboite et je le trouve pourri mais bon . Pour finir, Joyeux Noël !. créée par sweet peach
Dernière édition par Marie Samovar le Ven 12 Fév - 17:28, édité 4 fois |
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